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auth forte

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Francois Lesueur 2 years ago
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8e1040bba9
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      README.md
  2. 81
      cours1-authcrypto.md
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      tp4-https.md

2
README.md

@ -7,3 +7,5 @@ UE4 :
* [TP Intrusion (6h)](tp1-intrusion.md)
* [TP IDPS (6h)](tp2-idps.md)
* [TP Messagerie](tp3-mail.md)
* [Cours Authentification forte / Cryptographie](cours1-authcrypto.md)
* [TP HTTPS / Authentification mutuelle](tp4-https)

81
cours1-authcrypto.md

@ -0,0 +1,81 @@
# Cours Authentification forte - Cryptographie (3h)
Mode d'emploi distanciel
========================
**Merci de bien lire ces explications avant de démarrer**
Le cours aura lieu en visio BBB (BigBlueButton), les liens seront transmis par mail avant le cours. Un des (nombreux ;) ) intérêts de BBB est de permettre la présence simultanée dans plusieurs salons de discussion audio/vidéo. Il y aura 2 salons :
* Un salon "LP-général", le général, auquel vous devez tous vous connecter en mode micro (mute, mais micro prêt à être activé) et rester tout le long de la séance, qui servira pour les annonces et discussions générales. Il sera limité à ces discussions générales, vous devez garder le son allumé pour entendre les moments d'annonce (ils ne seront pas annoncés à l'écrit, mais le canal vocal de ce BBB général sera suffisamment calme pour que vous puissiez le garder allumé tout le long sans être déconcentré·es dans votre travail).
* Un salon "LP-questions", audio-vidéo également, dans lequel l'enseignant sera en permanence en écoute, et qui est donc l'endroit où aller pour lui poser des questions (et, ainsi, ne pas polluer le général). Vous pouvez rejoindre ce second salon sans quitter le général.
<!-- Sur le BBB général, gardez bien le panneau de gauche ouvert et si possible visible, avec la liste des utilisateurs, et consultez-le régulièrement : c'est ici que vous recevrez les messages privés (des enseignants ou des autres étudiants, relatifs aux messages échangés comme vous le verrez dans la suite du sujet).
Lors des communications à faire avec l'enseignant ou avec d'autres étudiants (décrites dans la suite du sujet), passez bien par ces messages privés BBB afin de ne pas polluer le canal de discussion général : clic sur le nom de la personne, "Démarrer une conversation privée". -->
Déroulement du cours en "autonomie encadrée" :
* Vous avez un travail en autonomie décrit dans la suite de ce document. Ce document vous oriente vers des références externes (à lire, évidemment) et tisse les liens entre ces lectures.
* Durant tout ce travail, je suis disponible dans le salon "Questions", autant pour des éclaircissements que des approfondissements.
* Je vous encourage, évidemment, à échanger aussi en petits groupes via le canal de votre choix (un intérêt de BBB est de permettre de laisser le général ouvert en parallèle de votre autre logiciel)
* Les durées sont données à titre indicatif et seront très variables en fonction de vos questions. Mais c'est a priori assez dense...
Ce que nous allons voir :
* Le principe de l'authentification, l'authentification multi-facteurs et l'authentification forte
* La suite se concentrera sur l'authentification forte par certificat numérique
* Le fonctionnement de la crypto, les classes de crypto, les clés, ... comme outil de base
* Les infrastructures à clés publiques pour lier la crypto à des identités
* Le protocole TLS comme empaquetage de cet ensemble
L'authentification forte (45 minutes)
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En informatique, on parle de :
* Identification : association d'un identifiant à un utilisateur
* Authentification : contrôle de cette association (c'est ici que l'on parle de vérification de cet identifiant). Il existe plusieurs méthodes classiques pour cela, décrites [ici](https://fr.wikipedia.org/wiki/Authentification)
L'authentification est couramment un point faible de la sécurité des systèmes. De nombreuses attaques tentent d'usurper des comptes, soit via du phishing pour obtenir des authentifiants valides soit via des attaques directes. Intuitivement, ce mécanisme étant le point d'entrée dans le système et un de ses gardiens essentiels, il est évidemment critique, d'autant plus pour l'authentification des comptes à privilèges (administrateurs).
Afin de rendre l'authentification plus robuste, les authentifications multi-facteurs ou fortes permettent de réduire les risques. Une petite lecture [ici](https://fr.wikipedia.org/wiki/Authentification_forte). L'ANSSI fait la distinction entre les 2 (et apporte en tous cas un élément de réflexion et de choix) dans la [Section 2.5 du guide de l'authentification](https://www.ssi.gouv.fr/uploads/2021/10/anssi-guide-authentification_multifacteur_et_mots_de_passe.pdf#section.2.5).
Pour la suite, nous explorerons le certificat numérique comme facteur cryptographique.
Bases de la crypto (1h)
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Vous devez lire le cours de [Ghislaine Labouret](https://web.archive.org/web/20170516210655/http://www.hsc.fr/ressources/cours/crypto/crypto.pdf) <!-- http://www.hsc.fr/ressources/cours/crypto/crypto.pdf https://doc.lagout.org/security/Cryptographie%20.%20Algorithmes%20.%20Steganographie/HSC%20-%20Introduction%20a%20la%20cryptographie.pdf --> (jusqu'à la page 27/32). Vous y verrez les notions de cryptographie symétrique (ex AES), asymétrique (ex RSA), hash, chiffrement, signature ainsi que le problème de la distribution des clés. Ce cours est intéressant car bien construit mais assez ancien (2001). Les notions, principes et difficultés n'ont pas changé depuis, les algorithmes et tailles de clés si : cela vous donne une idée de l'évolution à attendre pendant les 10 prochaines années (hors découverte majeure).
Côté découvertes, on commence par exemple à s'intéresser à la [cryptographie post-quantique](https://fr.wikipedia.org/wiki/Cryptographie_post-quantique) (contentez-vous de lire l'introduction de l'article) : cette cryptographie post-quantique s'exécute sur des ordinateurs traditionnels mais a l'avantage d'être résistante aux attaques des ordinateurs traditionnels et quantiques (à ne pas confondre avec la crypto quantique, donc, qui s'exécuterait sur un ordinateur quantique). Dans votre carrière, vous devriez probablement voir la systématisation de cette cryptographie post-quantique.
À vous de chercher quels sont les algorithmes souhaitables aujourd'hui. Pour les tailles de clés, consultez le site [Key Length](http://www.keylength.com/) qui est très pratique.
<!--
La suite du travail est de découvrir le fonctionnement de RSA (sans entrer, pour l'instant, dans les fondements mathématiques), par exemple sur [Wikipedia](https://fr.wikipedia.org/wiki/Chiffrement_RSA). Prêtez une attention particulière à la génération des clés, aux mécanismes de chiffrement et déchiffrement.
-->
Enfin, le programme [Bullrun](https://fr.wikipedia.org/wiki/Bullrun) donne un bon aperçu des forces et faiblesses de la cryptographie moderne : la partie mathématique est plutôt sûre, les attaques se concentrent sur l'usage (standardisation), le déploiement, l'implémentation, etc.
Infrastructures à clés publiques (PKI) (1h)
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Le rôle d'une PKI est de lier une clé publique à une identité (typiquement, à une chaîne de caractères intelligible comme une URL `www.acme.org` ou une adresse mail `brice@acme.org`). L'obtention de clés publiques est un service orthogonal au service de sécurité rendu par la cryptographie (ie, un même service, le mail chiffré et signé par exemple, peut-être rendu avec une approche type CA avec S/MIME ou une approche toile de confiance avec PGP).
Vous devez lire la [page anglaise de Wikipedia](https://en.wikipedia.org/wiki/Public_key_infrastructure) sur ce sujet, qui présente différentes formes de PKI (autorités de certifications, toile de confiance, SPKI, blockchain). Attention, la page française n'est pas assez détaillée.<!-- très différente et présente une vision réduites à l'approche CA, c'est uniquement la page anglaise qui fait référence pour ce cours. -->
Vous devez détailler chacune des différentes formes, avec une attention particulière pour les [CA](https://en.wikipedia.org/wiki/Certificate_authority) et le [Web of trust](https://en.wikipedia.org/wiki/Web_of_trust). La PKI DANE/TLSA est très bien décrite et positionnée dans cet [article](http://www.bortzmeyer.org/6698.html). Vous devez enfin lire les [Criticisms](https://en.wikipedia.org/wiki/Public_key_infrastructure#Criticism) de la page principale (et les détails de PKI security issues with X.509, Breach of Comodo CA, Breach of Diginotar).
> Pour comprendre DANE/TLSA qui repose sur DNSSEC, vous devrez peut-être vous rafraichir la mémoire sur le fonctionnement et les différents acteurs du système DNS (typiquement, notions de _registry_, _registrar_, gestion d'une zone et mécanisme de résolution récursif). Ces points ont normalement déjà été vus en TC mais vous pouvez par exemple lire [Sebsauvage](http://sebsauvage.net/comprendre/dns/) jusque "Dans ce cas, ils sont à la fois registry et registrar.", [Bortzmeyer](http://www.bortzmeyer.org/files/cours-dns-cnam-PRINT.pdf) sections "Le protocole DNS" et "Gouvernance" et/ou d'autres ressources équivalentes.
TLS (15 minutes)
===
Dans le TP, nous allons manipuler une CA pour faire du HTTPS (HTTP sur TLS). TLS permet l'authentification mutuelle, une bonne explication [ici](https://tls.ulfheim.net/)
![xkcd](https://imgs.xkcd.com/comics/security.png)

178
tp4-https.md

@ -0,0 +1,178 @@
# TP 4 : Autorités de certification, authentification mutuelle et HTTPS
<!-- TODO
Une CA préconfigurée (et donc dans le TP, il faut l'opérer) et déjà reconnue par les browsers
Un certificat de nouvelle CA diffusé dans une maj de browser
Passer à du ACME avec Boulder/certbot
Faire un début style TD : après les premières attaques, une partie feuille avec récap au tableau sur tout le setup qu'il faudra mettre en place avec openssl
Mieux clarifier/séparer les différents rôles à jouer
BGP : https://radar.qrator.net/blog/as1221-hijacking-266asns
-->
Ce TP présente le modèle des autorités de certification et l'applique au protocole HTTPS.
Ce TP sera réalisé dans la VM MI-LXC disponible [ici](https://filesender.renater.fr/?s=download&token=5de1b6e3-6ef8-481d-9e9f-6d171387dff6) (identique à la première période). Avant de lancer la VM, il peut être nécessaire de diminuer la RAM allouée. Par défaut, la VM a 3GO : si vous avez 4GO sur votre machine physique, il vaut mieux diminuer à 2GO, voire 1.5GO pour la VM (la VM devrait fonctionner de manière correcte toujours).
L'infrastructure déployée simule plusieurs postes dont le SI de l'entreprise _target_ (routeur, serveur web, poste admin), le SI de l'autorité de certification _mica_, un AS d'attaquant _ecorp_ et quelques autres servant à l'intégration de l'ensemble.
> Si vous êtes sous Windows et que la VM ne fonctionne pas avec VirtualBox, vous pouvez utiliser à la place VMWare Player. Dans ce cas, il faudra cliquer sur "Retry" lors de l'import puis installer le paquet open-vm-tools-desktop dans la VM pour profiter du redimensionnement automatique du bureau (`apt install open-vm-tools-desktop` dans un shell).
Cheat sheet
===========
Voici un petit résumé des commandes dont vous aurez besoin :
| Commande | Description | Utilisation |
| -------- | ----------- | ----------- |
| print | Génère la cartographie du réseau | ./mi-lxc.py print |
| attach | Permet d'avoir un shell sur une machine | ./mi-lxc.py attach iutva-infra |
| display | Lance un affichage sur la machine cible | ./mi-lxc.py display isp-a-home |
| start | Démarre la plateforme pédagogique | ./mi-lxc.py start |
| stop | Éteint la plateforme pédagogique | ./mi-lxc.py stop |
Rappel: Vous devez être dans le répertoire `/root/mi-lxc/` pour exécuter ces commandes.
**L'objectif du TP est de permettre à la machine isp-a-home de naviguer de manière sécurisée sur le site `www.target.milxc` (hébergé sur la machine target-dmz).**
> Si la souris reste bloquée dans une fenêtre virtuelle, appuyez sur CTRL+SHIFT pour la libérer.
> Dans la VM et sur les machines MI-LXC, vous pouvez installer des logiciels supplémentaires. Par défaut, vous avez mousepad pour éditer des fichiers de manière graphique. La VM peut être affichée en plein écran. Si cela ne fonctionne pas, il faut parfois changer la taille de fenêtre manuellement, en tirant dans l'angle inférieur droit, pour que VirtualBox détecte que le redimensionnement automatique est disponible. Il y a une case adéquate (taille d'écran automatique) dans le menu écran qui doit être cochée. Si rien ne marche, c'est parfois en redémarrant la VM que cela peut se déclencher. Mais il *faut* la VM en plein écran.
Connexion en clair
==================
Depuis la machine isp-a-home, ouvrez un navigateur pour vous connecter à `http://www.target.milxc`. Vous accédez à une page Dokuwiki, qui est bien la page attendue.
Nous allons maintenant attaquer depuis l'AS ecorp cette communication en clair, non sécurisée, entre isp-a-home et target-dmz. L'objectif est que le navigateur, lorsqu'il souhaite se connecter à l'URL `http://www.target.milxc`, arrive en fait sur la machine ecorp-infra. Deux pistes peuvent être explorées :
* Attaque DNS qui, via le registrar, consisterait à altérer l'enregistrement DNS pour target.milxc dans la zone du TLD .milxc. Sur la machine milxc-ns :
* Altération de `/etc/nsd/milxc.zone` pour diriger les requêtes DNS pour `target.milxc` vers 100.81.0.2 (appartenant à ecorp)
* Puis `service nsd restart` (le DNS de ecorp est déjà configuré pour répondre aux requêtes pour target.milxc)
* Attaque BGP qui consisterait à dérouter les paquets à destination de l'AS target vers l'AS ecorp (un [exemple de BGP hijacking réel en 2020](https://radar.qrator.net/blog/as1221-hijacking-266asns)) :
* Sur la machine ecorp-router : prendre une IP de l'AS target qui déclenchera l'annonce du réseau en BGP (`ifconfig eth1:0 100.80.1.1 netmask 255.255.255.0`)
* Sur la machine ecorp-infra : prendre l'IP de `www.target.milxc` (`ifconfig eth0:0 100.80.1.2 netmask 255.255.255.0`)
Nous constatons ainsi le cas d'attaque que nous souhaitons détecter : un utilisateur sur isp-a-home qui, en tapant l'URL `www.target.milxc`, arrive en fait sur un autre service que celui attendu. Remettez le système en bon ordre de marche pour continuer (pour DNS, remettre la bonne IP 100.80.1.2 ; pour BGP, désactivez l'interface eth1:0 sur ecorp-router `ifconfig eth1:0 down`).
Création d'une CA
=================
Pour sécuriser les communications vers `www.target.milxc`, nous allons créer, déployer et utiliser une CA. Cette CA sera hébergée dans l'AS mica et manipulée sur la machine mica-infra (son nom DNS dans l'infra sera `www.mica.milxc`). Nous utiliserons le protocole ACME (celui de Let's Encrypt) pour l'opération de la CA (challenges, émission des certificats) via la suite d'outils de Smallstep.
Dans un premier temps, il faut initialiser une nouvelle CA en tant que root (création d'une paire de clés, d'un certificat racine, etc.) ([doc](https://smallstep.com/docs/step-ca/getting-started)) :
# step ca init <- le # dénote une commande shell à taper en root
Pour cette initialisation, les paramètres ont peu d'importance (l'essentiel est la création du matériel cryptographique) et les choix suggérés par défaut à chaque question seront suffisants. Il faut juste faire attention aux questions :
* "What DNS names or IP addresses would you like to add to your new CA?", à laquelle il faut répondre "www.mica.milxc"
* "What address will your new CA listen at?", à laquelle il faut bien répondre ":443" (comme suggéré par défaut) et non "127.0.0.1:8443" (comme suggéré dans la doc liée précédemment). La CA doit, dans notre cas, écouter sur l'interface réseau externe et non sur localhost pour permettre l'émission du certificat de target-dmz dans la partie suivante.
* "What do you want your password to be?", à laquelle il est préférable de choisir un mot de passe vous-mêmes
Dans un second temps, il faut activer le protocole ACME pour cette CA ([doc](https://smallstep.com/docs/tutorials/acme-challenge), le protocole ACME est responsable des défis/réponse pour la génération automatique des certificats) : <!-- (https://smallstep.com/blog/private-acme-server/)-->
# step ca provisioner add acme --type ACME
Il faut démarrer le serveur de la CA (il doit rester actif pour la suite du TP) :
# step-ca .step/config/ca.json
> La commande step-ca est bloquante, soit vous la mettez en arrière plan avec Ctrl+z puis `bg`, soit vous ouvrez ensuite un autre terminal. Ne la lancez pas avec un &, elle doit en effet demander au lancement le mot de passe de la clé privée, ce qu'elle ne pourrait pas faire lancée avec un &.
Vous aurez besoin du certificat public de la racine par la suite. Le plus simple est de le diffuser par le site web de la CA comme suit. Extrayez-le grâce à la commande suivante :
# step ca root root.crt <- ceci extrait le certificat racine vers le fichier root.crt
Puis copiez-le vers `/var/www/html` (avec les droits permettant sa lecture par le serveur web, donc `chmod 644 /var/www/html/root.crt`). Il sera ainsi accessible depuis toutes les autres machines par l'URL `http://www.mica.milxc/root.crt`.
> Si, après avoir affiché à l'écran un document chiffré (par exemple avec la commande `cat`), votre terminal affiche de mauvais caractères, utilisez la combinaison de touches `Ctrl+v, Ctrl+o` pour retrouver un affichage fonctionnel (ou tapez `reset`).
> Pour reprendre la configuration à 0, il faut supprimer le dossier `/root/.step` sur la machine mica-infra
Intégration de la CA à l'écosystème HTTPS
=========================================
Pour que la CA soit opérationnelle, il faut qu'elle soit reconnue par les clients HTTPS, ie, les navigateurs web (Firefox ici). Cette reconnaissance, dans le cas d'une CA globale, passe par l'intégration du certificat racine dans le magasin de certificats fourni avec le navigateur, donc par l'éditeur de ce navigateur.
> En entreprise, on rencontre souvent une CA locale qui est ajoutée localement au magasin de certificats. Dans ce TP, nous étudions le fonctionnement général de HTTPS global à travers le monde et non un déploiement à l'échelle locale.
Vous devez pour cela :
* Passer le filtre des éditeurs de navigateurs et les convaincre de reconnaître votre CA. Il s'agit bien évidemment d'une opération complexe, longue, coûteuse et rare. Ici, nous la simulerons chez l'éditeur de navigateur Gozilla. La machine `gozilla-infra` peut intégrer un certificat préalablement téléchargé au trousseau par défaut avec la commande `addcatofox.sh <certificate>` . Une fois cette commande exécutée, la distribution du navigateur (ou de ses mises à jour) intégrera ce nouveau certificat.
* Déclencher la mise à jour du navigateur par le client, en exécutant `updatefox.sh` en tant que root sur la machine `isp-a-home`
La nouvelle CA est ainsi devenue une CA par défaut, reconnue globalement. Vérifiez, après avoir redémarré Firefox, que vous la retrouvez bien dans le magasin de certiticats de Firefox.
Certification du serveur target-dmz
==================================
Sur l'AS target, vous disposez du serveur target-dmz sur lequel il faut déployer du matériel cryptographique pour faire du HTTPS. Vous devrez notamment :
* Générer une paire de clés et obtenir le certificat correspondant depuis la CA MICA, les clés arrivent dans `/etc/letsencrypt/live/www.target.milxc/` (les erreurs de certbot de type "InsecureRequestWarning" peuvent être ignorées, il faut par contre vérifier que son message final confirme bien la création des clés attendues). Durant cette étape, le serveur MICA va transmettre à certbot des défis (sous forme de chaîne aléatoire) puis va venir les requêter via le nom d'hôte demandé dans le certificat. Si cette requête fonctionne, cela montre que le client certbot est bien situé sur le serveur pour lequel il demande un certificat :
# certbot certonly -n --apache -d www.target.milxc --server https://www.mica.milxc/acme/acme/directory
* Configurer le matériel cryptographique de ce nouveau site dans le fichier `/etc/apache2/sites-enabled/default-ssl.conf` (vous devrez utiliser la chaîne complète de certificats depuis la racine, c'est-à-dire `fullchain.pem`, et la clé `privkey.pem`).
* Vous devez redémarrer le serveur apache2 après vos modifications : `service apache2 restart`
Connectez-vous maintenant en HTTPS depuis `isp-a-home` (si vous aviez ajouté une exception de sécurité à un moment du TP, retirez-la avant). Tout doit se dérouler sans alerte, visualisez le certificat reçu. (Vous arrivez sur une page par défaut, le dokuwiki est accessible à l'URL `https://www.target.milxc/dokuwiki/`)
<!-- ou apt install python3-certbot-apache puis un --apache au lieu du --standalone -->
Attaques sur un serveur HTTPS
=============================
Attaque sur la connexion au serveur
-----------------------------------
Refaites l'attaque du début (DNS ou BGP) et vérifiez que la connexion depuis isp-a-home, lorsqu'elle est routée vers le serveur attaquant, génère bien une alerte de sécurité.
<!-- il faudrait un certificat plus joli -->
Quelle est d'habitude votre réaction face à ce genre d'alerte ? Que pouvons nous en conclure sur la protection et le risque restant avec HTTPS ?
Attaque lors de la création du certificat
-------------------------------
En reprenant les attaques du début, obtenez depuis ecorp-infra un certificat bien signé par MICA lié à l'URL `www.target.milxc`. Ces attaques DNS/BGP vont vous permettre de vous faire passer pour Target auprès de mica, lors de la phase de création du certificat.
Validez la réussite en vous connectant depuis isp-a-home vers ce faux serveur, maintenant sans alerte de sécurité.
Authentification mutuelle
=========================
Mettez en place une authentification forte des clients par le serveur au moyen de certificats clients.
Déroulé général :
* Côté serveur (donc target-dmz), vous devez limiter l'accès aux seuls clients détenteurs d'un certificat valide. Dans `/etc/apache2/sites-enabled/default-ssl.conf` :
* Paramétrez la directive [SSLCACertificateFile](https://httpd.apache.org/docs/2.4/fr/mod/mod_ssl.html#sslcacertificatefile) en obtenant et spécifiant le crt de la CA (root.crt, pas le crt de ce serveur www.target.milxc !)
* Décommentez les directive [SSLVerifyClient require](https://httpd.apache.org/docs/2.4/fr/mod/mod_ssl.html#sslverifyclient) et [SSLVerifyDepth](https://httpd.apache.org/docs/2.4/fr/mod/mod_ssl.html#sslverifydepth) pour forcer l'authentification des clients
* Validez depuis isp-a-home que l'accès TLS à `https://www.target.milxc` vous est bien refusé
* Générez un certificat client sur la machine `mica-infra`. Il faut faire un `step ca certificate "VotreNomÀCertifier" client.crt client.key` et utiliser le provisioner par défaut JWK (pas le ACME). Si le programme `step-ca` a été quitté, il faut le relancer préalablement (`step-ca .step/config/ca.json`)
* Packagez ensemble ce certificat et cette clé client avec `openssl pkcs12 -export -in client.crt -inkey client.key -out client.p12`
* Le client (la machine isp-a-home) doit récupérer ce client.p12 et l'importer dans Firefox (Préférences -> Sécurité -> Certificats -> Mes certificats -> Importer)
* Validez que l'accès est maintenant autorisé
<!--
Bonus : Révocation
==========
Expérimentez les mécanismes de révocation disponibles (CRL, OCSP en ligne ou agrafé) pour révoquer le certificat serveur ainsi que les certificats clients.
-->
Révocation
========
> Dans Smallstep, la révocation par CRL/OCSP n'est pas (encore) gérée. À la place, les certificats ont par défaut une durée courte (24h) et doivent être renouvelés automatiquement, ce qui limite largement le besoin de révocation explicite. Ce positionnement et toutes les limites de la révocation explicite sont très bien expliqués par les auteurs [ici](https://smallstep.com/blog/passive-revocation/)
<!-- pinning, hsts -->
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