6.0 KiB
6.0 KiB
CM DNS - Notes de cours
Objectif
- Annuaire nom d'hôte -> IP (et plus largement identifiant -> ressource)
- Par exemple :
www.univ-ubs.fr -> 51.77.203.125
- Une immense base de données distribuée, mise à jour en (presque) continu, multi-parties, robuste, venue des années 1980s...
- Un élément d'une conception incroyablement visionnaire et pérenne, pierre angulaire qui a donc traversé les époques d'internet
La structure
La structure est arborescente :
- Une racine universelle '.'
- Des nœuds intermédiaires :
- Des TLD géographiques ('.fr', '.ch', ...)
- Des TLD non-géographiques ('.com', '.net', ...)
- Des non-terminaux sous ces TLD ('.eu.org', '.gouv.fr', ...)
- Des domaines terminaux ('univ-ubs.fr', 'signal.eu.org', 'enseignementsup-recherche.gouv.fr')
- Des noms d'hôtes (ou autres identifiants finaux) : 'www.univ-ubs.fr', 'smtp.enseignementsup-recherche.gouv.fr'
- (la structure est en fait souple, un nœud intermédiaire peut contenir à la fois des identifiants finaux et des sous-domaines)
Les acteurs
- ICANN (gestion des TLD - domaines de premier niveau)
- Registries (AFNIC pour .fr de France, filiale de Verisign pour .tv des îles Tuvalu)
- Registrars (Gandi, OVH, ...)
- Propriétaires de domaines
Éléments techniques
Protocole
- Historiquement UDP, écoute sur le port 53. Progressivement TCP également.
- Protocole binaire (et non texte comme HTTP, pas de netcat !)
- Des outils de dialogue : dig, drill, nslookup
Quelques types d'enregistrements
Type | Contenu | Exemple |
---|---|---|
A | Enregistrement IPv4 | 1.2.3.4 |
AAAA | Enregistrement IPv6 | 2001:0db8:0000:85a3:0000:0000:ac1f:8001 |
CNAME | Alias vers un autre nom | www.acme.org |
MX | Serveur mail d'entrée (smtp) | smtp.acme.org |
SRV | Généralisation du MX à d'autres services | _sip._tcp.acme.org |
NS | Serveur de nom | ns.acme.org |
Exemple de zone DNS
$TTL 86400
$ORIGIN target.milxc.
@ 1D IN SOA ns.target.milxc. hostmaster.target.milxc. (
2002022401 ; serial
3H ; refresh
15 ; retry
1w ; expire
3h ; nxdomain ttl
)
IN NS ns.target.milxc.
IN MX 10 smtp.target.milxc.
ns IN A 100.80.1.2
ns IN AAAA 2001:db8:80::1:2
dmz IN A 100.80.1.2
dmz IN AAAA 2001:db8:80::1:2
smtp IN CNAME dmz
imap IN CNAME dmz
www IN CNAME dmz
DNSSEC
- Protocole en clair -> espionnage et altération des réponses
- DNSSEC contre l'altération des réponses :
- Chaque domaine génère une paire de clés asymétriques
- Chaque enregistrement de la zone est signé (avec la clé privée, donc)
- La clé publique est enregistrée dans la zone supérieure (et donc signée par la clé privée supérieure)
- Le client peut donc valider la signature à réception
L'architecture
Serveurs faisant autorité (authoritative servers)
- Les serveurs racine qui servent
.
:- 13 entrées IPv4 + IPv6 (a.root-servers.net à m.root-servers.net)
- Pour chaque serveur racine, en réalité de nombreux serveurs répartis géographiquement (IP anycast)
- Chacune des 13 entrées opérée par une organisation distincte (Verisign (US), ICANN (US), RIPE NCC (NL), WIDE (JP), ...)
- Maintenus synchronisés mais gérés distinctement (résilience organisationnelle et logicielle)
- Servent la zone racine qui décrit où trouver '.com', '.net', '.fr', etc.
- Les serveurs à chaque sous-niveau :
- Similaire de servir '.org' et '.eu.org', c'est toujours un enregistrement dans le niveau au-dessus
- Répondent où trouver dans la zone qui les concerne (ses sous-domaines et ses hôtes)
- Sont interrogés par les résolveurs et non les clients finaux
- Exemples : Bind, NSD, PowerDNS, Knot
Résolveurs - Serveurs de résolution
- Sont interrogés par les clients finaux (les OS lors des requêtes par curl, ping, Firefox, ...)
- Interrogent récursivement les serveurs d'autorité
- Exemple : Quelle IPv4 pour
www.univ-ubs.fr
?- Demande à a.root-servers.org : Qui gère
.fr
? -> e.ext.nic.fr / 193.176.144.22 - Demande à 193.176.144.22 : Qui gère
univ-ubs.fr
? -> honehe.univ-ubs.fr. / 193.52.48.66 - Demande à 193.52.48.66 : Qui est
www.univ-ubs.fr
? -> 51.77.203.125
- Demande à a.root-servers.org : Qui gère
- Connaissent donc préalablement les 13 IP des serveurs racine (et la clé publique de la racine pour DNSSEC)
- Fournis par le FAI pour des raisons historiques mais peut être fait localement
- Exemples : Bind, Unbound, Dnsmasq
La robustesse (résistance + passage à l'échelle)
- Grâce à l'architecture par la redondance des serveurs d'autorité
- Grâce au protocole par le mécanisme de cache
Illustration : TCP/IP Guide
Les usages autour
Filtrage
- Point de passage quasi-obligé, historiquement en clair et classiquement centralisé chez les FAI
- Au niveau État pour la censure (application de blocage administratif de l'orient à l'occident)
- Au niveau organisation pour limiter l'accès internet des employés
- Attention, ce n'est pas une mesure de sécurité car facile à contourner...
Open resolvers
- Résolveurs classiques : chez le FAI, dans le SI, chez soi
- Pour contourner la censure passive, des open resolvers :
- Chez Google, Cloudflare, Cisco (à quel prix ?)
- Chez FDN
DoT / DoH
- Résolveurs ouverts ont encore le problème de l'espionnage des communications entre le client et le résolveur
- DNS-over-TLS et DNS-over-HTTPS pour chiffrer la communication client <-> résolveur
- Mêmes acteurs que précédemment
Bonus
https://jvns.ca/blog/2022/05/10/pages-that-didn-t-make-it-into--how-dns-works-/ https://jvns.ca/blog/2022/02/01/a-dns-resolver-in-80-lines-of-go/